L’enquête :
https://2015.datajournalismelab.fr/hyper-centre-ces-sacs-qui-font-deborder-le-bac/
L’enquête de terrain
Nous avons commencé par une enquête de terrain dans le quartier St-Pierre. Nous avons choisi ce quartier car il concentre les restaurants et les bars qui sont de gros producteurs de déchets de toutes sortes (ordures ménagères, verre, etc).
Nous nous sommes au début focalisés sur les places St-Pierre, place du Palais et place du Parlement, puis nous avons poursuivi dans les rues avoisinantes.
L’objet de notre quête était de connaître la fréquence de passage des éboueurs (et de la collecte Véolia), la quantité de déchets produite par semaine, le nombre d’allers et retours vers les conteneurs à verre, le nombre de bouteilles en verre jetées, si l’établissement est doté d’un compacteur d’ordures, le recours à une société privée.
Après avoir interrogé les commerçants du Cappadoce, du petit commerce, de chez Karl, du café Cailhau, du Cafecito, de la Cantine et de la Terrasse St-Pierre, il nous est apparu que les infrastructures de collecte des déchets étaient dans certains cas insuffisantes, mettant en péril la chaîne du tri sélectif.
Le manque de conteneurs (points d’apporte volontaire) à verre, la saturation des poubelles, la confusion des bacs sont autant de défis que Bordeaux-métropole doit relever. L’ex-Communauté urbaine de Bordeaux n’est d’ailleurs pas la seule entité compétente dans la collecte de déchets puisque de nombreux commerçants ont recours à l’intervention d’acteurs privés comme Veolia Propreté ou SX environnement.
Si cette enquête de terrain nous a permis de dégager certaines problématiques et pistes à fouiller, elle ne nous a pas été très utile du point de vue des données, à cause du manque de précision des chiffres avancés par les commerçants.
Nous avons également rencontré Stéphane Pusateri, trublion président d’une association de riverains qui reproche le manque d’implication de la mairie et encourage le retour au bac individuel. Pour contre-balancer ce discours à charge, nous avons rencontré Dominique Alcala, Vice-président de Bordeaux-métropole, maire de Bouliac et délégué en charge de la collecte des déchets, qui nous a détaille les projets de Bordeaux Métropole, les objectifs de réduction des déchets, les expérimentations de la poubelle à puce comme recours à la redevance actuelle qui est calculée en fonction de la surface d’habitat, et non en fonction du nombre d’habitants ou de la quantité d’ordures produites.
L’idée avec la poubelle à puce est de calculer la redevance sur le nombre de passage pour les éboueurs, ce qui serait plus équitable financièrement.
La collecte de données
Nous avons donc cherché des données précises sur la quantité d’ordures produites, le nombre de bacs, le taux de tri, le taux de rejet (refus des éboueurs de collecter des ordures).
Veolia nous est apparu comme un interlocuteur incontournable pour obtenir ce genre d’information. Cette collecte de données a été fastidieuse, nous avons été renvoyé de service en service avant d’obtenir finalement le numéro de Thierry Hyp, directeur logistique chez Veolia qui nous a ensuite répondu par mail avec les chiffres qui nous intéressaient (nombre de bacs, quantité d’ordure produite en tonnes).
Nous avons été à Bègles au centre de tri où nous n’avons pas obtenu de données exploitables.
Nous avons aussi essuyé des refus lorsque nous nous sommes intéressés aux incivilités et que nous avons été voir à l’hôtel de police pour obtenir ces chiffres.
Bordeaux-métropole annonce sur son site qu’il y a un conteneur à verre pour 600 habitants, ce qui est un bon rapport, mais nous avons voulu confronter ce chiffre, qui est une moyenne globale à la réalité.
Nous avons cherché à connaître le nombre d’habitants par quartiers dans le centre de Bordeaux, il nous a donc fallu aller à la mairie pour obtenir la carte des IRIS avec le nombre d’habitants par zone. Nous nous sommes ensuite basés sur la carte diffusée par Bordeaux Métropole qui recense les conteneurs à verre et les points de collecte de déchets triés.
Nous avons aussi eu des informations d’Hélène Roques, responsable de la cellule apport volontaire à la direction collecte et traitement des déchets de Bordeaux Métropole, que nous avions contactée par mail. Nous avons obtenu de sa part le nombre de bacs à verre dans la métropole, puis dans l’hypercentre.
Sonia Hamdi, Sophia Briganti, Juan-Camilo Palencia, Yann Lagarde